mardi, 22 mars 2022
http://histoire-geo.ac-amiens.fr/1298-il-nous-faut-ajouter-la-fraternite-et.html
« [...] Il nous faut ajouter la fraternité, et même renverser la devise républicaine : avoir une conception fraternelle de la liberté et de l’égalité, et cultiver en nous cette vertu de fraternité qui ne se décrète pas. La fraternité est une disposition du cœur et une attitude concrète de paix, de tolérance, de compassion, d’entraide, etc., qui implique un travail sur soi. »
Abdennour BIDAR, La Croix, 9 juillet 2018
Le mardi 8 mars 2022 s’est tenue à Amiens, au lycée Louis-THUILLIER, la journée d’étude EMC-Valeurs de la République « enseigner la Fraternité ». Après une conférence d’Abdennour BIDAR, Philosophe, écrivain, IGESR, des propositions pédagogiques de l’école aux lycées ont été présentées.
(Pour des raisons de publication, cette intervention a été découpée en plusieurs parties par nos soins - les intertitres sont de notre fait.)
Au cours de cette intervention Abdennour BIDAR a fait référence à un certain nombre d’ouvrages dont vous trouverez ci-dessous les références :
Les ressources suivantes ont été élaborées par des enseignants de l’académie. Elles permettent de travailler la Fraternité, ou certains de ses aspects, que ce soit dans le cœur de la classe ou au sein de l’établissement.
Cette présentation d’ateliers philosophiques de l’AGSAS avec des élèves allant du CP au CM2 donne un aperçu de ce qui peut y être expérimenté par chaque participant.
Les ateliers philosophiques permettent de travailler l’écoute et le respect de l’autre, l’acceptation d’idées différentes, la capacité à s’exprimer, l’universalité de la réflexion et des émotions... ce sont des moments vécus ensemble qui construisent la fraternité.
Deux ateliers menés sur le thème de la fraternité permettent de relever la complexité de la réflexion sur ce thème et la nécessité de construire cette notion pour des échanges riches.
Les ateliers philosophiques amènent, via le partage des idées et des émotions dans un cadre différent, un changement de regard et un changement de relation avec les autres participants. Ils permettent une construction des échanges et de la compréhension de l’autre qui peut mener à l’apaisement du climat de classe.
La solidarité est souvent la traduction dans les faits de la valeur de fraternité. Travailler la solidarité avec les élèves est donc un moyen d’aborder par le détour la question de la fraternité.
Deux échelles dans ce travail :
- la fraternité comme objet d’étude. Il s’agit de montrer le rôle des associations dans les actions de solidarité menées en France à destination des plus démunis et d’expliquer en quoi elles font acte de fraternité.
- La fraternité comme engagement . Il s’agit de construire avec la classe une action de solidarité qui implique toute la communauté scolaire du contact avec les Restos du Cœur, à la réalisation de la collecte.
Une dimension supplémentaire est donnée ici avec l’utilisation de cette action pour présenter l’établissement aux futurs élèves de sixième.
Réflexions sur des enjeux citoyens et éducatifs à partir d’actions menées en lycée professionnel.
Au travers de brefs exemples d’actions menées en lycée professionnel, la présentation revient sur la nécessité de dépasser la seule démarche de solidarité. Faire vivre et éprouver la fraternité repose ici sur deux aspects.
Travailler la notion de fraternité avec les élèves peut s’appuyer sur plusieurs actions identifiées, créées ou soutenues par le ministère de l’Education nationale. Ainsi, différentes journées d’action et de commémoration intègrent cette notion. Il en est de même pour des concours scolaires qui s’adressent aux élèves de différents cycles et classes, avec des thématiques variées (mémoire et histoire de l’esclavage, découverte de la constitution, élaboration de loi, etc.). Enfin, travailler sur la fraternité peut prendre appui sur le concours précieux de différents partenaires de l’Ecole, notamment l’association "Fraternité générale !"
La richesse, le nombre de ces actions permet à tout élève de participer, au moins une fois dans sa scolarité à un projet sur la fraternité, composante essentielle du parcours citoyen.
Les notions d’Altérité et de Fraternité sont naturellement au cœur de l’apprentissage des Langues Vivantes et cela du cycle 2 au cycle Terminale. Etudier une langue étrangère c’est accepter de découvrir le monde de l’Autre et de dépasser ses propres représentations. C’est aussi par le biais d’une démarche citoyenne être sensibilisé aux difficultés liées aux contextes socio-économiques et sociopolitiques des pays où la langue apprise est parlée. Ainsi progressivement, les apprenants découvriront, décriront, compareront, discuteront, comprendront, s’ouvriront, informeront et sensibiliseront autour de réalités différentes de la leur vers plus de tolérance et de respect vis-à-vis de l’Autre et de l’Ailleurs.
Il s’agit ici de travailler sur un des obstacles à la fraternité : la question du genre et la difficile reconnaissance de l’égalité des sexes.
Ce travail est ancré dans les programmes de SES (partie sociologie du programme) et de lettres (littérature d’idées qui peut porter sur des thématiques au choix) mais aussi d’EMC (lutte contre le sexisme)
Le travail collaboratif (entre disciplines, entre élèves) est une forme vivante de fraternité par la coopération.
Au total un projet qui se donne pour but de créer les conditions d’un vivre ensemble fraternel à court terme au lycée, à long terme dans la vie des citoyens.